Des épouvantails et des portes, au parc de la Béchade
Samedi 13 juin, à l’initiative de l’association Générations Tauzin, 30 épouvantails de toutes tailles, drôles, colorés, inventifs, en paille, en fleurs, en canettes, en balais, en ceps de vigne, tout sourire, ont envahi le potager partagé du parc de la Béchade et y resteront tout l’été, pour le grand plaisir des promeneurs, des enfants et des photographes.
Ce 1er festival des épouvantails a réuni tous ceux qui ont la chance d’avoir une petite parcelle à cultiver. Mais aussi leurs amis et les nouveaux habitants du quartier, anciens locataires de la résidence Léo Saignat relogés à Canolle et à Lauradey. Bref beaucoup de monde.
Cette initiative paysanne, joyeuse et bon enfant, était doublée d’une autre proposition artistique proposée par le bailleur Domofrance, dans le cadre de ce premier Jardin’Art et de la 3eme édition de la semaine nationale des Hlm : l’exposition des portes de la résidence Léo Saignat décorées et peintes par leurs locataires.
La vieille résidence dans laquelle 148 familles de locataires de Domofrance vivaient doit être démolie pour laisser la place au futur Neurocampus de Bordeaux. Pour tisser du lien social autour de ce départ collectif et « favoriser l’expression du souvenir de ce qu’ils allaient quitter », a expliqué l’artiste plasticienne Sandrine Aléhaux, les habitants ont collé des morceaux de la résidence sur des toiles, peint les portes blanches et des bouts de murs, devenus supports colorés et expressifs, comme les épouvantails. Ce projet mené avec la Maison Départementale de la Solidarité et de l’Insertion et Domofrance, a duré deux ans.
Domofrance exposait aussi, samedi, les photos de ces gens qui ont partagé cette singulière aventure artistique, entre musique, gestuelles et complicités. Mais pourquoi alors les épouvantails et les portes ? Parce que beaucoup d’anciens résidents de Léo Saignat ont été relogés autour du jardin de la Béchade. Quelques-uns, même, ont un lopin de terre au potager et fabriqué leurs épouvantails.
Lien, art, intégration, culture, cultures, amitié : on a donc partagé le déjeuner sur l’herbe, en compagnie des musiciens de l’association Le Jardin sauvage, de Bègles, fêté les un an du potager et remis les prix aux plus beaux épouvantails.
Le gagnant unanimement choisi par le public est « Altela », un gendarme hippie qui fait aboyer les chiens et attire les papillons, « gardien du jardin ». C’est écrit sur sa chemise bleue, dans son dos.
Chantal Renaux
Les « résidents-artistes » ont exposé leurs oeuvres dans le jardin de la Béchade, situé à quelques rues de l’ancienne cité. Tout l’après-midi, les curieux et promeneurs ont admiré les portes et petits tableaux réalisés avec des matériaux issus de la résidence peintes et s’atteler eux aussi à la tâche en présence des anciens résidents et de l’artiste plasticienne Sandrine Aléhaux.
Durant plusieurs mois, les équipes de Domofrance et ses partenaires locaux ont accompagné les résidents
dans le processus de relogement, une période de transition délicate. Un lien fort s’est créé entre tous les
acteurs symbolisé par la réalisation, par les locataires, de plusieurs oeuvres singulières sur les anciennes
portes de leur résidence…